L’exposition est prolongée sur rendez-vous tél: 06 64 33 09 33
La presse en parle :
« Humour à mort »
Par Christian Noorbergen
Dans le superbe Centre Artistique de Verderonne, lieu décalé, rustique, fiévreux et habité,
une exposition grandiose, « Humour à Mort » rassemble 33 artistes, peintres, sculpteurs,
photographes, et autres graphistes. A 60 km de Paris, dirigé par Caroline Corre, la
demeure impressionne par sa richesse humaine et culturelle. Il abrite en permanence un
musée de livres d’art contemporain unique en France, d’une richesse à peine croyable. On
peut les voir, les toucher et les ouvrir !
Si la mort aimante la vie, si la mort est source d’art, de spiritualité et de fascination
existentielle, l’exposition aborde le thème sous l’angle de l’humour.
Le choc n’est pas frontal ni désespérant, au contraire. L’humour et l’art déploient ensemble
dans le décalage fécond par rapport à la réalité, et dans la distance nécessaire pour
aborder les sujets les plus forts. Indispensable rupture avec la-cruauté vitale, en sublimant
les calamités du monde qui nous entoure.
Art sans menottes mentales, sans béquille idéologique, et sans carcan religieux.
De Christophe Faso à Stéphane Fauchille, de Marc Giai-Miniet à Anne Meyer, ou encore
de Philippe Judlin à Masha Schmidt, les 33 artistes proposent aux visiteurs autant d’approches
touchantes, singulières et drolatiques. Dispersées dans plusieurs espaces de
l’impressionnant Centre Artistique, véritable lieu magique, les œuvres toujours sensibles,
plurielles et attachantes autorisent un fabuleux voyage d’art et d’âme. Silence,
recueillement et tension mentale s’accompagnent dans un parcours toujours surprenant.
Chaque créateur, ici, ose le miracle terrible d’exister sans garde-fou, sans barrière et sans
masque.
On voit, chez Caroline Corre – elle vit là – de somptueuses taches d’art, mêlant l’abîme et
la peinture, denses et fragiles, tueuses de vide, et nouées de supportable mort-vie par la
grâce de l’humour. Poussières maculées, cicatrices de matières et coups tordus font ces
gueules fracassées, ces ombres maudites et ces délicates coulées d’âme. Des
sanctuaires fascinent, des attitudes passionnent, des silhouettes secouent…
L’innombrable obscurité envoûte parfois ces apparences de peau prises dans l’étau de
l’impensable. Mais des lumières passent qui font la vie passante. Et quelques pieds-de
nez très bienvenus font joliment la nique à la mort.
Concerts, spectacles et conférences s’ajoutent à la féérie artistique du lieu.